L’attaque de panique
L’attaque de panique

L’attaque de panique

L’attaque de panique

Vous sentez votre cœur s’accélérer, vous avez l’impression d’étouffer, vous avez chaud, vous tremblez, vos mains sont moites…

Ces sensations arrivent face à une situation ou à une pensée qui vous stresse.

Vous vous dites que vous allez mourir ou perdre le contrôle de vous-même.

Puis le stress et les sensations physiques finissent par diminuer et partir.

Vous vivez peut-être une attaque de panique.

L’attaque de panique : de quoi parle-t-on ?

L’attaque de panique n’est pas un trouble en lui-même mais généralement un symptôme associé à d’autres difficultés psychologiques. En 2020, on estime qu’environ 11% de la population française avait fait au moins une attaque de panique dans l’année.

L’attaque de panique est un moment de stress aigu, associé à des sensations physiologiques telles que :

– Tremblements

– Bouffées de chaleur

– Accélération du rythme cardiaque, palpitations

– Sueurs

– Hyperventilation, impression d’étouffer

– Tournis

– Douleur thoracique

– Nausées

– Sensation d’engourdissement

– Déréalisation (sentiment d’être hors de la réalité) ou dépersonnalisation (sentiment de sortir de son corps).

On retrouve également des pensées telles que :

– La peur de mourir de ces symptômes physiologiques.

– La peur de perdre le contrôle de soi et de « devenir fou ».

Lorsque vous expérimentez une attaque de panique, vous pouvez ressentir plusieurs des symptômes cités ci-dessus. Si ces sensations reviennent fréquemment, il est nécessaire de faire un bilan médical afin d’être assuré que la cause est d’ordre psychologique et non somatique. Pour cela, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec votre médecin généraliste.

Une attaque de panique peut survenir dans des contextes variés, donc en voici quelques exemples :

– Situation soudaine qui génère un stress aigu

– Exposition à l’objet de votre phobie (un chien, un serpent, du sang, une aiguille…)

– Exposition à un stimuli qui vous rappelle un traumatisme passé

– Exposition à une situation sociale lorsque vous souffrez d’anxiété sociale

Etc.

Pourquoi ça arrive ?

La fonction du stress est d’amener le cerveau à préparer le corps à attaquer ou à fuir face un danger, ce qui explique les sensations physiologiques qui lui sont associées.

L’accélération des battements du cœur permet d’augmenter l’afflux de sang vers les muscles, l’accélération du la respiration envoie plus de Co2 aux muscles, la tension des muscles peut générer les sensations de chaleur, d’étourdissement et de picotement.

Autrement dit, votre corps se prépare à l’action et en aucun cas ne vous laissera vous écrouler.

Ce fonctionnement est adapté lorsque l’on se retrouve face à un ours, moins lorsque l’on se retrouve face au jury d’un oral. Pourtant, notre cerveau ne fait pas la différence, dans les deux cas il évalue que nous sommes en danger de mort.

Dans notre société occidentale actuelle, 90% des facteurs de stress ne sont pas de réels dangers extérieurs mais nos propres pensées. Il est donc possible que vos pensées provoquent une attaque de panique.

Pour comprendre ce processus, il est intéressant de faire un bref détour par les théories du conditionnement (Pavlov 1903, Skinner).

Lorsque nous vivons un stress fort, notre cerveau enregistre le souvenir en associant le stress (et donc le danger de mort) avec le contexte dans lequel on se trouve. Parfois, ce fonctionnement est adapté et nous apprend à éviter des situations dangereuses, d’autres fois il ne l’est pas.

Par exemple : un jour de canicule, Paul est dans l’ascenseur. Il a un coup de chaud qui le fait se sentir mal et il manque de s’évanouir. Cet évènement stressant le marque. La fois suivante, il a peur de vivre les mêmes sensations dès qu’il entre dans l’ascenseur. Ce stress génère des sensations physiologiques (augmentation du rythme cardiaque…) qui lui donnent l’impression qu’il revit la même situation, ce qui va augmenter son stress et les sensations physiologiques. Ainsi, son cerveau a associé l’ascenseur à un danger et au stress. Par la suite, chaque fois qu’il prend l’ascenseur il vit une attaque de panique ce qui va l’amener progressivement à éviter les ascenseurs. Cet évitement va augmenter sa diabolisation des ascenseurs et donc sa peur de les prendre.

Exemples

Anita souffre d’agoraphobie : elle a peur d’être bloquée dans des endroits dont elle ne peut pas sortir rapidement en cas de malaise. Lors qu’Anita doit prendre le bus, elle commence à avoir des pensées angoissantes comme « si jamais je sens que je vais m’évanouir, je ne pourrai pas sortir rapidement du bus. Je vais devoir attendre le prochain arrêt ». Lorsqu’elle monte dans le bus, elle se sent donc en danger et commence à avoir les sensations du stress : sueurs, tremblements, tête qui tourne, accélération du rythme cardiaque. Elle se dit qu’elle est entrain de perdre le contrôle de son corps, ce qui augmente son stress et l’attaque de panique. En pleine attaque de panique, Anita finit par sortir à l’arrêt suivant même si ce n’est pas le sien.

Karim vit de l’anxiété à l’égard de sa santé : il a peur d’avoir un problème cardiaque. Il a déjà effectué plusieurs bilans médicaux revenus négatifs. Durant la journée, Karim boit plusieurs cafés, ce qui augmente légèrement son rythme cardiaque. En raison de son anxiété, Karim a une hypervigilance au moindre changement de son rythme cardiaque. Il remarque donc la légère tachycardie provoquée par le café, qu’il interprète comme un problème avec son cœur. Cette pensée lui génère du stress et les sensations physiologiques du stress : augmentation du rythme cardiaque, douleurs thoraciques, hyperventilation, sueurs, mains moites, étourdissements. Karim se dit alors qu’il est en train de faire un arrêt cardiaque et qu’il va mourir. Ce qui accentue le stress et l’attaque de panique. Au bout de 45 minutes, l’attaque de panique se calme toute seule mais Karim reste angoissé et décide de reprendre un rendez-vous avec son médecin généraliste.

Dans ces exemples, nous voyons comment l’attaque de panique peut survenir dans différents contextes.

Et après ?

La première étape est de prendre rendez-vous avec médecin généraliste pour demander un bilan médical. Si votre médecin valide que vos attaques de panique sont bien causées par le stress, alors vous pouvez passer aux étapes suivantes.

Vous pouvez commencer par changer votre perception de ces sensations, en comparant les attaques de panique aux migraines : elles sont très désagréables à vivre, mais elles ne sont pas dangereuses et finissent par passer d’elle-même.

Vous pouvez tenter de vous rassurer lorsque vous sentez les symptômes de l’attaque de panique en vous rappelant que ce sont des symptômes du stress. Pour cela, n’hésitez pas à vous référer au paragraphe « pourquoi ça arrive ? ».

Par la suite, vous pouvez vous exposez aux sensations physiologiques. Par exemple : en soufflant dans une paille avec le nez pincé pour recréer les difficultés de respiration, en tournant sur vous-même pour créer les sensations de tournis. L’objectif est de vous exposer à ces sensations l’une après l’autre, jusqu’à ce que votre anxiété diminue d’elle-même. De cette manière, votre cerveau s’habitue à ces sensations.

Vous pouvez également vous exposer progressivement aux situations qui déclenchent les attaques de panique et que vous évitez habituellement. Ainsi, votre cerveau apprend que la situation n’est pas un réel danger. Pour cela, commencez toujours par les situations les moins anxiogènes et restez dans l’exposition jusqu’à ce que votre anxiété diminue d’au moins de moitié.

Ces exercices d’exposition demandent de suivre des principes rigoureux (cf. https://camillemarchandpsychologue.com/se-liberer-de-ses-peurs-en-les-affrontant/). Il vous est donc vivement conseillé de les effectuer dans le cadre d’une psychothérapie afin d’en tirer des bénéfices.

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N’hésitez pas à prendre contact pour poser vos questions ou prendre un rdv .

Sources

American Psychiatric Association (2016), Mini DSM-5 critères diagnostiques, 110, in : Elsevier Masson

Callahan, S. and Chapelle, F. (2016). Les thérapies cognitives et comportementales, in : Dunod

Cottraux, J (2011). Les psychothérapies comportementales et cognitives, 5e édition, in : Elsevier Masson

W. Barnil, J (2020). Attaque de panique et trouble panique, in : le manuel MSD, https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-psychiatriques/anxi%C3%A9t%C3%A9-et-troubles-li%C3%A9s-au-stress/attaque-de-panique-et-trouble-panique

W. Barnil, J (2020). Phobie sociale, in : le manuel MSD, https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-psychiatriques/anxi%C3%A9t%C3%A9-et-troubles-li%C3%A9s-au-stress/phobie-sociale