L’anxiété sociale
L’anxiété sociale

L’anxiété sociale

L’anxiété sociale

Être dans une situation sociale vous angoisse ?

Vous anticipez anxieusement les situations sociales des jours avant ?

Vous vous refaites le film de la situation en boucle dans votre tête des jours après ?

Vous imaginez ce que les gens ont dû penser négativement de vous ?

Vous évitez au maximum les situations sociales pour limiter toute cette anxiété ?

Vous vivez peut-être ce que l’on appelle « l’anxiété sociale ».

L’anxiété sociale : de quoi parle-t-on ?

En termes de symptomatologie, le DSM-5 est l’une des références pour les professionnelles de la santé mentale.

A partir de la description du DSM-5, voici une explication des symptômes de l’anxiété sociale :

Peur, anxiété, dans plusieurs situations sociales : vous ruminez et êtes anxieux avant d’être dans la situation, puis vous analysez chaque moment de la situation après-coup en imaginant ce que les autres ont pensé négativement de vous. Pour que l’on parle d’anxiété sociale, il faut que ce fonctionnement se retrouve dans plusieurs situations sociales. En voici des exemples : parler avec des personnes peu connues, parler devant un groupe, se sentir observé quand vous mangez, passer un oral. . .

Peur de montrer des signes d’anxiété et d’être jugé( e ) négativement. Par exemple, vous pouvez avoir peur de bégayer à cause de l’anxiété et que votre interlocuteur trouve cela ridicule. Durant la conversation, vous êtes concentré(e) sur votre peur de montrer des signes d’anxiété, ce qui vous empêche de réellement écouter.

Les situations sociales créent « presque toujours » de l’anxiété ou de la peur.

Les situations sociales sont évitées. Lorsqu’elles ne peuvent pas l’être, elles sont subies avec une forte anxiété. Il existe plusieurs types d’évitement, par exemple : refuser les soirées en groupe, mettre beaucoup de fond de teint pour qu’on ne vous voit pas rougir, ne pas parler quand vous êtes avec un groupe, rester enfermer chez vous…

La peur et l’anxiété sont disproportionnées par rapport à la réelle dangerosité de la situation. Même si l’anxiété que vous vivez est bien réelle et vous fait souffrir, le danger lui ne l’est pas. En effet, vous ne vous trouvez pas en danger de mort ou de vie.

La peur, l’anxiété et l’évitement sont présents depuis au moins 6 mois.

La peur, l’anxiété et l’évitement altèrent la qualité de vie et engendrent une souffrance quotidienne. En effet, l’anxiété sociale vous amène peut-être à vous isoler chez vous, à vous sentir seul, à avoir de moins en moins d’activités plaisantes.

En 2020, on estimait que 9% des femmes et 7% des hommes en France avaient un diagnostic d’anxiété sociale.

L’anxiété sociale n’est pas de la timidité ou de l’introversion. C’est un trouble qui fait souffrir la personne et altère sa qualité de vie.

L’exemple de Samuel.

Samuel a 28 ans et est développeur informatique pour une grande entreprise.

Il se sent très à l’aise dans son travail et s’entend bien avec ses collègues qui le trouvent agréable et drôle.

Mais Samuel est très anxieux lorsqu’il doit participer à des réunions où il doit prendre la parole. Il se sent rougir, bégayer et a l’impression que tout le monde le trouve ridicule. Aller au self avec ses collègues lui génère également beaucoup d’anxiété, car il a peur que l’on juge sa manière de manger.

Pour éviter ces situations, Samuel privilégie le télétravail. Lorsqu’il est obligé d’être en présentiel, il trouve souvent des excuses pour éviter les réunions et le repas du midi.

Samuel est également anxieux lorsqu’il doit aller chercher ses enfants à la sortie de l’école car les autres parents risquent de vouloir faire la conversion, de même lorsqu’il va à une soirée chez des amis où plusieurs personnes qu’il ne connait pas sont présentes. Samuel a peur qu’on le juge ennuyeux et qu’on voit qu’il rougit.

Lorsqu’il ne peut pas éviter ces situations, Samuel boit une bière pour se sentir moins anxieux.

Après la situation, il repasse dans sa tête tout ce qu’il a dit et imagine ce que les autres personnes ont dû penser de négatif sur lui.

Pourtant, la peur de Samuel n’est pas le réel reflet de ses capacités. En effet, Samuel est tout à fait capable de faire la conversation.

Comment ça arrive ?

Les difficultés du présent sont souvent le résultat d’un mélange entre nos traits de personnalité et les évènements de vie durant l’enfance et l’adolescence.

Dans le cas de l’anxiété sociale, voici quelques exemples d’évènements de vie : des parents qui répétaient sans cesse de faire attention à l’image que l’on donne aux autres, un parent qui nous rabaissait, du harcèlement scolaire . . .

Il existe une multitude de facteurs, à vous de trouver ceux qui sont présents dans votre histoire et ont pu vous amener à développer cette anxiété.

Lorsque l’on vit de l’anxiété sociale, on est pris dans le cercle vicieux entre pensées, émotions et comportements. Face à une situation, nos pensées génèrent des émotions qui à leur tour influencent nos comportements.

Dans l’exemple de Samuel, lorsqu’il arrive le matin au travail, il anticipe déjà le repas du midi.

  • Pensées : « ils vont me regarder manger, ça va me stresser, je vais trembler et ça va donner l’impression que je mange n’importe comment ». « Il va falloir faire la conversation, je ne vais pas savoir quoi dire et passer pour un idiot »
  • Émotions : anxiété, qui devient de la panique en ruminant ces pensées, honte
  • Comportement : à l’heure du repas, Samuel ment à ses collègues en disant qu’il a un dossier à finir. Il reste donc seul devant son écran.

L’évitement des situations sociales est un comportement fréquent dans l’anxiété sociale. A court terme, il parait adapté car il permet de diminuer l’anxiété. Mais à moyen – long terme, il maintient, voire exacerbe l’anxiété sociale.

Dans le cas de Samuel, l’évitement des repas et des réunions l’amène à les imaginer encore plus catastrophiques qu’elles ne le sont réellement. Ce qui va augmenter son anxiété et donc son évitement de ces situations. L’évitement des situations avec ses collègues l’amènent également à se sentir seul et à part du groupe, ce qui va valider son impression de ne pas être pas assez bien pour ses collègues.

Comment s’en sortir ?

La première étape est de prendre conscience du cercle vicieux dans lequel vous vous trouvez. Pour cela, vous pouvez écrire à chaque fois que vous êtes anxieux :

– La situation

– Les émotions

– Les pensées

– Les comportements : essayez d’identifier tous les évitements que vous mettez en place.

Par la suite, vous pouvez tenter de rompre le cercle vicieux en diminuant progressivement les évitements (cf https: https://camillemarchandpsychologue.com/se-liberer-de-ses-peurs-en-les-affrontant/. )

Dans l’exemple de Samuel, il a commencé par aller aux pauses café qui étaient courtes, puis à manger un gâteau devant ses collègues pendant les pauses café, puis par aller au repas du midi.

Travailler sur vos schémas de pensées et sur les évènements de vie qui vous ont amené à cette anxiété sociale est également primordial.

Pour cette deuxième étape, un psychologue peut vous guider et vous soutenir.

Dans le cas d’anxiété extrême, qui vous empêche de sortir de chez vous et/ou qui vous amène à vous sentir très déprimé, en parler avec votre médecin peut être nécessaire. Vous pourrez discuter avec lui de la pertinence d’une prise d’anxiolytiques.

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N’hésitez pas à prendre contact pour poser vos questions ou prendre un rdv .

Sources

American Psychiatric Association (2016), Mini DSM-5 critères diagnostiques, 107-108, in : Elsevier Masson

W. Barnil, J (2020). Phobie sociale, in : le manuel MSD, https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-psychiatriques/anxi%C3%A9t%C3%A9-et-troubles-li%C3%A9s-au-stress/phobie-sociale