Le Burnout Parental : on en parle ?
Vous vous sentez épuisé (e), irritable et distant (e) émotionnellement de vos enfants ?
Vous ne vous reconnaissez plus en tant que parent ?
Vous avez envie de fuir les responsabilités familiales ?
Vous vivez alors peut-être ce que l’on appelle le burnout parental
Qu’est-ce que le burnout parental ?
Le burnout parental est défini comme un état de stress et d’épuisement prolongé. Il est dû à un déséquilibre entre la charge / le stress de la parentalité et les ressources du parent.
Quels sont les symptômes du burnout parental ?
le mot « burnout » vous est sans doute familier pour la sphère professionnelle.
Si on utilise le même terme, c’est parce que les symptômes sont similaires bien que la cause soit différente. En effet, comme son nom l’indique, la burnout parental est causé par la parentalité.
Lorsqu’on est un parent en burnout, on ressent plusieurs symptômes, dont en voici une liste non exhaustive :
=> On se sent épuisé, vidé de son énergie.
=> On perd le plaisir à être avec ses enfants, à être avec sa famille.
=> On perd l’empathie pour nos enfants.
=> On a des envies de « fuite » : partir loin, abandonner sa famille, voire mourir.
=> On est irritable, on crie ou pleure de plus en plus fréquemment.
=> On se surprend à crier sur ses enfants, à les secouer, alors qu’on ne le faisait pas avant.
=> On n’est plus capable de s’occuper de ses enfants, ni des tâches familiales.
=> On se sent triste et coupable.
=> On a l’impression d’être un mauvais parent.
Voici quelques exemples de phrases que les parents en burnout peuvent dire :
« Je ne supporte plus d’entendre le mot maman tout le temps ».
« J’ai envie de le secouer de toutes mes forces jusqu’à ce qu’il se taise, ou de prendre mes valises et ne plus jamais revenir ».
« Je préfère être partout ailleurs que chez moi. »
Quelles sont les conséquences du burnout parental ?
Voici une liste des conséquences possibles du burnout parental.
Évidement, la liste est non exhaustive : vous pouvez vous retrouvez dans certaines conséquences et pas dans d’autres, vous pouvez remarquer d’autres conséquences qui ne sont pas citées ci-dessous.
1. Les conséquences sur le parent épuisé : ce sont les symptômes décrits dans le paragraphe précédent. Autrement dit, la fatigue, des difficultés à assumer ses tâches parentales, l’irritabilité, le stress…
2. Les conséquences sur le couple :
=> Les conflits : l’irritabilité du parent épuisé et l’incompréhension du second parent peuvent amener des conflits de couple réguliers.
=> l’épuisement du deuxième parent : lorsque le parent en burnout n’arrive plus à gérer ses tâches, l’autre parent se retrouve alors à compenser, ce qui peut l’amener également à s’épuiser.
=> le désinvestissement du couple : l’envie de fuite peut prendre différentes formes qui peuvent impacter le couple, dont le désir d’infidélité qui est alors perçu comme une échappatoire à la vie familiale qui nous oppresse.
3. Les conséquences sur l’enfant
=> La violence : les symptômes du burnout peuvent pousser un parent non-violent et bienveillant à « craquer ». Il peut alors se surprendre à crier, voire à frapper, ce qui entraine par la suite un sentiment de honte chez le parent.
=> Le négligence : l’enfant peut se sentir délaissé, abandonné, par un parent qui n’arrive plus à s’occuper de lui.
Le burnout parental peut ainsi avoir plusieurs répercussions sur l’enfant et altérer son développement. Il est donc important, autant pour le parent que pour l’enfant, de demander de l’aide lorsque l’on ressent les symptômes du burnout parental.
Comment ça arrive ?
Le burnout parental peut arriver à tout le monde, il ne signifie pas que l’on est un mauvais parent.
Les études mettent en avant plusieurs facteurs de risque. En voici quelques-uns, qui peuvent vous aider à mieux comprendre ce qui vous arrive :
=> L’impression de manquer de soutien : l’impression que le ou la partenaire ne s’implique pas dans les tâches parentales, le sentiment d’être isolé chez soi, que tout repose sur nos épaules…
=> Certains points de la personnalité du parent : être perfectionniste, vouloir être un parent « parfait » ce qui nous pousse à nous épuiser, ne pas savoir demander de l’aide, manquer de compassion envers soi-même, avoir des difficultés à gérer le stress…
=> Les injonctions sociales : elles influencent la recherche de perfectionnisme parental, mettent un pression sur les épaules des parent. Ces injonctions sont particulièrement véhiculées à travers les réseaux sociaux.
Ils existent d’autres facteurs qui peuvent préparer le terrain au burnout parental, nous ne les citons pas tous dans cet article.
Le plus pertinent n’est pas de tous les connaitre mais de trouver ceux qui vous sont propres.
Pour les trouver, vous pouvez vous poser des questions comme :
=> Chaque jour, quelles tâches me prennent de l’énergie, lesquelles m’en donnent ?
=> Est-ce que je me sens soutenu(e) dans mon quotidien de parent ?
=> Est-ce que mon contexte rend la parentalité encore plus difficile (ex : un enfant malade…) ?
=> Est-ce que je continue à investir d’autres sphères de vie (mes amis, mon couple, mon travail, mes loisirs…) ou ai-je l’impression que tout mon temps est dédié à mes enfants ?
=> Quelle image j’ai du parent que je voudrais être ? Est-ce qu’elle est réaliste ou trop parfaite ?
Comment faire pour aller mieux ?
Si la lecture de l’article vous permet de repérer un épuisement parental chez vous, même si ce n’est que les premiers symptômes, prendre rendez-vous avec un thérapeute pourrait vous aider.
Ensemble, vous pourrez travailler sur plusieurs plans :
=> Les facteurs qui vous sont propres et qui vous poussent à l’épuisement. Par exemple, votre perfectionnisme, votre manque de confiance en vous…
=> Retrouver un équilibre entre les tâches qui vous épuisent / stressent et ce qui vous ressource. Par exemple, retrouver de petits temps pour vous, de petits temps agréables avec vos enfant…
=> Travailler sur la coparentalité : trouver un équilibre entre les parents, une autre répartition des tâches. Apprendre à demander de l’aide à son/sa partenaire. Si vous êtes parent célibataire, trouver des ressources autour de vous (famille, amis…)
=> Travailler sur l’hygiène de vie : reprendre de vrais repas, équilibrer son assiette pour avec les vitamines et minéraux nécessaires à la récupération…
=> Avoir un espace où réfléchir à des solutions face aux difficultés de la parentalité.
Si vous vous sentez en grande souffrance, si vous avez des idées suicidaires ou envie de faire du mal à votre enfant, il est nécessaire de demander de l’aide à un médecin. Vous pouvez vous rapprocher de votre médecin généraliste, un psychiatre, ou encore appeler le 15 pour obtenir de l’aide en urgence.
Cet article vous a plu? Vous sentez que vous avez besoin d’aide ?
N’hésitez pas à prendre contact pour poser vos questions ou prendre un rdv
Sources
- M.Mikolajczak, I. Roskam, and al. « Comment traiter le burnout parental ? », 2019. In : De Beock supérieur.